Ce vendredi
23 et ce samedi 24 novembre était organisé à Tour et Taxis la nouvelle
édition du SIEP, le « Salon sur
les services d’informations sur les études et les professions », et
comme chaque année l’ULB occupait un des plus gros stands du salon (avec celui
de nos « camarades » de l’UCL).
Bien évidemment notre faculté fut bien
représentée à la fois par des assistants, des professeurs, des chercheurs et,
comme chaque année, par plusieurs étudiants de Master dont j’ai eu la chance de
faire partie.
Faisons, si vous le voulez bien, un petit
bilan de ces deux jours d’exposition.
Déjà je dois vous avertir qu’à cause de ce
salon, je n’ai presque plus de voix. J’aime papoter- vous le savez bien vous
qui me voyez gambader en bibliothèque, dans le couloir du H ou au Bureau
étudiant- alors ne vous étonnez pas de me voir avec une petite écharpe durant
la semaine, car pour avoir papoté, j’ai
papoté avec tous ces jeunes étudiants ainsi que, parfois malheureusement, avec
leurs parents. Si vous voyez bien ce que je veux dire, vous voyez la maman un peu, je cite, « proutproute » qui a forcé son enfant à se lever à 9h du mat et
qui le traine littéralement dans toutes les allées du salon en lui
disant : « Oh regarde l’ULB,
c’est bien l’ULB pupuce, hein qu’est-ce que tu en penses ? » en
s’adressant au jeune pré pubère qui n’en a un peu rien « à foutre »
d’être là . « Oh et la charcuterie,
ça ne te tente pas ? Non pourtant tu aimes bien la saucisse quand j’en
fais ? Rhoooo décidemment on ne peut rien te dire ! »… vous
voyez le genre.
Quoi qu’il en soit, l’équipe de la faculté
de droit et de l’école de criminologie remporte à chaque fois un grand
succès : je parle d’équipe car il faut savoir que chaque année un membre
de l’administration facultaire, Benjamin Lachterman, pour ne pas le citer, se
démène seul pour organiser toutes les séances d’informations relatives aux
études de droit à l’ULB. Nous avons donc constitué une belle équipe de
représentants de tous les niveaux, et heureusement d’ailleurs car - on a encore
pu le constater cette année-, le droit attire encore et toujours beaucoup
d’étudiants.
Alors des questions nous en avons eu
beaucoup : les habituelles comme : « Pouvez-vous m’expliquer comment fonctionnent les études en
droit ? », « Pourquoi
choisir l’ULB plutôt que l’UCL ? », « Est-ce vrai qu’il
faut être intelligent pour réussir en droit ? »( ahahahahah très
chère si tu savais le nombre de pignoufs qui sortent chaque année tu serais
étonnée ahahahahaha).
Par contre, les préjugés et les rumeurs ont
encore la peau dure ! Qu’est ce que j’ai pu entendre des « je voudrais faire du droit mais je
n’ai pas envie d’étudier les lois par cœur » ou «je n’ai pas fait de latin
donc je suis handicapé pour faire du droit ? »… Et le pire, c’est que c’est à chaque fois
pareil pour tout le monde, et il faut répéter et rerépéter à chaque fois, et
quand tu as le malheur de boire un peu d’eau entre 2 exposés sur les bienfaits
des études de droit, les gens ne peuvent s’empêcher de dire, « ah oui monsieur vous parlez beaucoup
hein ! Mais bon c’est aussi vos études ça ! »…
Mais je pense que cette année la palme de la
question idiote, bizarre et ubuesque revient à cette maman qui est venue me demander, et c’est la vérité
vraie je vous le jure, s’il fallait vraiment être franc-maçon pour pouvoir
réussir à l’ULB et qu’au contraire à l’UCL, il fallait être membre de l’Opus
Dei, parce que sinon elle devait se dépêcher d’aller l’inscrire dans une loge
avant septembre prochain. Comment voulez-vous que le monde avance avec des gens
ainsi !
Mais ce qui m’a le plus choqué dans tout ça
c’était d’autres types de questions qui étaient quant à elles, beaucoup moins
innocentes. En effet beaucoup de jeunes étudiants sont venus chez nous pour
nous poser des questions du style « oui mais pourquoi est ce que j’irais à l’ULB alors que tout le monde
dit que l’administration à l’ULB est chaotique », « c’est vrai qu’on est pas du tout encadré par
les autorités dès la première année » ; « oui mais il parait que l’administration fait rater beaucoup
d’étudiants » et alors le pompon reste la question que j’ai eu
l’occasion d’entendre deux trois fois : « oui mais comment voulez vous réussir en 1ère année
alors qu’il y a un professeur en droit constitutionnel qui fait rater tous ces
étudiants ! », Je vous jure sur la Constitution que ces questions
nous ont vraiment été posées, et vous savez bien que je l’aime cette Constitution.
Et après avoir discuté un petit peu avec ces mêmes étudiants, tous m’ont dit que
c’est ce qu’on leur a raconté à propos de l’ULB… au stand de Saint-Louis et de l’UCL.
OOOOOUUUUUUUHHH les malappris. Heureusement
qu’il y avait le stand de la police à coté d’eux sinon j’aurais été y faire un
malheur.
Pourquoi
ai-je décidé de vous raconter cette anecdote et bien tout simplement
pour dire, et pour essayer de bien le faire comprendre à nos autorités que nous
sommes en train de toucher le fond, et que nos soi-disant universités amies,
n’hésitent plus à se servir des bilans lamentables de l’ULB de ces dernières
années pour faire leur publicité sur notre dos.
Une fois de plus cela
ne peut plus durer, j’en ai marre de faire partie d’une université qui n’attire
plus les étudiants pour des raisons de pédagogie et d’enseignement, j’en ai
marre d’expliquer à des étudiants, qui ne sont même pas à l’ULB que malgré ces
problèmes (car par honnêteté on ne peut pas nier le fait qu’il y a d’énormes
problèmes d’administration), l’ULB reste l’université de mon cœur, de mes
tripes et de mon esprit.
Quoiqu’il en soit je vous encourage à vous
investir vraiment pour la promotion de l’ULB et de la faculté de Droit, car
malgré tout ce que l’on peut dire sur l’ULB et malgré tout les problèmes d’administration,
car après tout au fond de nous, bien enfoui quelque part, on l’aime finalement
cette université qui nous met tant de bâtons dans les roues.
Par Mathieu Dekleermaker
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