mercredi 28 novembre 2012

Etudier à l'étranger, c'est possible grâce des bourses! (VIDEO)



C'est bientôt la fin de nos études à l'ULB et bon nombre d'entre nous planifient déjà ce qu'ils comptent faire après. Si vous désirez aller parfaire vos connaissances juridiques à l'étranger, mais que le prix de l'aventure vous en dissuade, alors regardez un peu cette vidéo.

Dans cette vidéo des éditions Larcier, Monsieur Paul Nihoul,professeur à l'Université catholique de Louvain, nous expose la problématique de la portabilité des bourses étudiantes en cas d’études à l’étranger, ainsi que les conditions à remplir car tout étudiant a intérêt à se former en partie dans un pays différent du sien. Un nombre significatif effectue chaque année un master complémentaire dans un autre pays, mais ces masters sont parfois onéreux. Des bourses peuvent aider mais il y a certaines conditions à satisfaire.


mardi 27 novembre 2012

Un samedi au SIEP de Bruxelles


Ce vendredi  23 et ce samedi 24 novembre était organisé à Tour et Taxis la nouvelle édition du SIEP, le « Salon sur les services d’informations sur les études et les professions », et comme chaque année l’ULB occupait un des plus gros stands du salon (avec celui de nos « camarades » de l’UCL).

Bien évidemment notre faculté fut bien représentée à la fois par des assistants, des professeurs, des chercheurs et, comme chaque année, par plusieurs étudiants de Master dont j’ai eu la chance de faire partie.

 Faisons, si vous le voulez bien, un petit bilan de ces deux jours d’exposition.

Déjà je dois vous avertir qu’à cause de ce salon, je n’ai presque plus de voix. J’aime papoter- vous le savez bien vous qui me voyez gambader en bibliothèque, dans le couloir du H ou au Bureau étudiant- alors ne vous étonnez pas de me voir avec une petite écharpe durant la semaine, car pour avoir papoté,  j’ai papoté avec tous ces jeunes étudiants ainsi que, parfois malheureusement, avec leurs parents. Si vous voyez bien ce que je veux dire, vous voyez la maman  un peu, je cite, « proutproute » qui a forcé son enfant à se lever à 9h du mat et qui le traine littéralement dans toutes les allées du salon en lui disant : « Oh regarde l’ULB, c’est bien l’ULB pupuce, hein qu’est-ce que tu en penses ? » en s’adressant au jeune pré pubère qui n’en a un peu rien « à foutre » d’être là . « Oh et la charcuterie, ça ne te tente pas ? Non pourtant tu aimes bien la saucisse quand j’en fais ? Rhoooo décidemment on ne peut rien te dire ! »… vous voyez le genre.

Quoi qu’il en soit, l’équipe de la faculté de droit et de l’école de criminologie remporte à chaque fois un grand succès : je parle d’équipe car il faut savoir que chaque année un membre de l’administration facultaire, Benjamin Lachterman, pour ne pas le citer, se démène seul pour organiser toutes les séances d’informations relatives aux études de droit à l’ULB. Nous avons donc constitué une belle équipe de représentants de tous les niveaux, et heureusement d’ailleurs car - on a encore pu le constater cette année-, le droit attire encore et toujours beaucoup d’étudiants.

Alors des questions nous en avons eu beaucoup : les habituelles comme : « Pouvez-vous m’expliquer comment fonctionnent les études en droit ? », « Pourquoi choisir l’ULB plutôt que l’UCL ? », « Est-ce vrai qu’il faut être intelligent pour réussir en droit ? »( ahahahahah très chère si tu savais le nombre de pignoufs qui sortent chaque année tu serais étonnée ahahahahaha).

Par contre, les préjugés et les rumeurs ont encore la peau dure ! Qu’est ce que j’ai pu entendre des « je voudrais faire du droit mais je n’ai pas envie d’étudier les lois par cœur » ou «je n’ai pas fait de latin donc je suis handicapé pour faire du droit ? »…  Et le pire, c’est que c’est à chaque fois pareil pour tout le monde, et il faut répéter et rerépéter à chaque fois, et quand tu as le malheur de boire un peu d’eau entre 2 exposés sur les bienfaits des études de droit, les gens ne peuvent s’empêcher de dire, « ah oui monsieur vous parlez beaucoup hein ! Mais bon c’est aussi vos études ça ! »

Mais je pense que cette année la palme de la question idiote, bizarre et ubuesque revient à cette maman  qui est venue me demander, et c’est la vérité vraie je vous le jure, s’il fallait vraiment être franc-maçon pour pouvoir réussir à l’ULB et qu’au contraire à l’UCL, il fallait être membre de l’Opus Dei, parce que sinon elle devait se dépêcher d’aller l’inscrire dans une loge avant septembre prochain. Comment voulez-vous que le monde avance avec des gens ainsi !
Mais ce qui m’a le plus choqué dans tout ça c’était d’autres types de questions qui étaient quant à elles, beaucoup moins innocentes. En effet beaucoup de jeunes étudiants sont venus chez nous pour nous poser des questions du style « oui mais pourquoi est ce que j’irais à l’ULB alors que tout le monde dit que l’administration à l’ULB est chaotique », « c’est vrai qu’on est pas du tout encadré par les autorités dès la première année » ; « oui mais il parait que l’administration fait rater beaucoup d’étudiants » et alors le pompon reste la question que j’ai eu l’occasion d’entendre deux trois fois : « oui mais comment voulez vous réussir en 1ère année alors qu’il y a un professeur en droit constitutionnel qui fait rater tous ces étudiants ! », Je vous jure sur la Constitution que ces questions nous ont vraiment été posées, et vous savez bien que je l’aime cette Constitution. Et après avoir discuté un petit peu avec ces mêmes étudiants, tous m’ont dit que c’est ce qu’on leur a raconté à propos de l’ULB…  au stand de Saint-Louis et de l’UCL.
OOOOOUUUUUUUHHH les malappris. Heureusement qu’il y avait le stand de la police à coté d’eux sinon j’aurais été y faire un malheur.

Pourquoi  ai-je décidé de vous raconter cette anecdote et bien tout simplement pour dire, et pour essayer de bien le faire comprendre à nos autorités que nous sommes en train de toucher le fond, et que nos soi-disant universités amies, n’hésitent plus à se servir des bilans lamentables de l’ULB de ces dernières années pour faire leur publicité sur notre dos.

Une fois de plus cela ne peut plus durer, j’en ai marre de faire partie d’une université qui n’attire plus les étudiants pour des raisons de pédagogie et d’enseignement, j’en ai marre d’expliquer à des étudiants, qui ne sont même pas à l’ULB que malgré ces problèmes (car par honnêteté on ne peut pas nier le fait qu’il y a d’énormes problèmes d’administration), l’ULB reste l’université de mon cœur, de mes tripes et de mon esprit.

Quoiqu’il en soit je vous encourage à vous investir vraiment pour la promotion de l’ULB et de la faculté de Droit, car malgré tout ce que l’on peut dire sur l’ULB et malgré tout les problèmes d’administration, car après tout au fond de nous, bien enfoui quelque part, on l’aime finalement cette université qui nous met tant de bâtons dans les roues. 

Par Mathieu Dekleermaker

vendredi 2 novembre 2012

Coup de coeur Dead Man Talking, Interview exclusive de Patrick Ridremont


Dead Man Talking, un film de Patrick Ridremont.


 De manière non-exhaustive, et pour parler de son CV, Patrick Ridremont a été champion du monde d’impro en 1999, il a été présentateur télé, il a fait des pubs, dont une très « révélatrice » pour MacDonald, il a joué dans des films, téléfilms et sur les planches, il a repris un restaurant sur la place Flagey et il a fait de la radio. Sa dernière aventure est un long métrage, « Dead Man Talking » dont il signé le scénario, mais pour lequel il a également été réalisateur et acteur. Ce film belge, extrêmement juste mais inclassable, c’est 1h40 d’humour sur fond noir, avec un casting irréprochable. Patrick Ridremont se livre pour les Novelles :



Les Novelles: Dead Man Talking se déroule dans un « état fictif ». Tu as également publié récemment sur Facebook la lettre de Jules Destrée au Roi des belges sur la séparation de la Belgique… « Etat fictif »… « Il  n’y a pas de belges »… Coïncidence ?

Patrick Ridremont: Quand j’ai écrit Dead Man Talking, je ne pensais pas du tout à la Belgique, je n’ai rien à revendiquer par rapport à des gueguerres flamando-bruxelloises. En revanche, j’ai quelques références belges que j’aime mettre dans le film. A un moment donné, on voit un gros plan sur une lune, et un des cratères représente la Belgique, c’est de cette manière là que j’ai affirmé ma belgitude. Quand à la lettre de Jules Destrée, je la trouvais très jolie parce qu’elle parlait de la langue maternelle et de cette impossibilité à se sentir faisant partie du même peuple, parce que la langue maternelle, c’est la langue de l’enfant sur les genoux de sa mère, elle remonte très loin dans nos racines et c’est peut-être pour ça qu’il disait qu’on est un peuple incompatible. Le seul rapport qu’il y a avec mon film, c’est le coté « parole ». Mon personnage est un personnage pour lequel la parole est importante, puisque c’est ça qui le sauve.

L.N : Le condamné à mort, c'est-à-dire toi, profite du fait que la loi ne précise pas la longueur de la dernière déclaration règlementaire, pour raconter son histoire et échapper à la sentence. C’est un vide juridique comme ils en existent quelques-uns en Belgique, d’où t’es venue cette idée ?

P.R: En fait, le vide juridique dont profite le condamné c’est ce qu’on entend au quotidien dans les tribunaux : vice de forme, vice de procédure… Chez nous, il y a quelques jours, on a quand même dissout l’ONSS pour une erreur de procédure. Là il se fait que ce n’est pas pour reporter une audience, ni même pour sauver une vie lors d’un procès, c’est vraiment pour sauver sa vie, à 10 secondes d’une injection. Ca signifie que même jusque là la loi derrière laquelle se retranche les hommes pour ne pas avoir de décisions à prendre eux-mêmes peut vaciller.

L.N: Le 6 novembre, jour des élections américaines, ton film sera projeté en Amérique. Fierté, mais stress aussi, non ?

P.R: En fait, et si le film y arrive parce qu’il y a quand-même  des cyclones pour le moment à New-York, ça sera la première fois que mon film va être confronté à un pays pour qui la peine de mort n’est pas comme dans mon film, une espèce métaphore. Ici en Belgique le public comprend bien que ce n’est pas un film pour ou contre la peine de mort, mais juste un prétexte pour raconter une histoire. Eux, évidemment, vont le voir très différemment, et je vais être confronté à leur réaction. C’est assez agréable de penser à ça, ça va sonner assez différemment là bas. C’est un peu comme si un auteur américain avait envie d’écrire l’histoire de deux familles qui se disputent et qu’ils les appelaient les « Vlooms » et les « Wallons » et il raconterait une histoire où ils s’engueuleraient pour des histoires de langues… Mais sérieusement l’auteur n’a rien n’a dire sur les flamands et les wallons. Si le film était présenté à Bruxelles, on se dirait « tiens c’est comme ça qu’il nous voit… ». C’est un peu la même démarche que j’ai faite concernant la peine de mort, je n’ai pas été très loin dans les avis que j’ai par rapport à la peine parce que c’est inutile. J’en ai un et je suis contre.

L.N: Dans le film, on arrive à aimer un meurtrier. C’était voulu ?

P.R: Oui, évidemment. Je ne sais pas si on est vraiment ému pour lui, je crois qu’on est assez ému aussi par ce qu’il se passe autour de lui. On est ému parce qu’autour de ce mec là, dans la vie duquel il n’y avait que de la haine et de la violence, il commence à y avoir beaucoup d’amour, et c’est embêtant.  C’est très agréable de jouer une espèce de brute qui tue deux personnes à main nue et de se dire j’ai une heure quarante pour que les gens le regrette. Pas le pardonne, mais au moins le regrette.
Il y a du bon dans chaque personne, même dans le pire des meurtriers. Juste un pardon parfois, à obtenir avec un peu de communication, ça peut changer les choses. On m’a souvent posé des questions sur Michèle Martin, les lois qu’on va changer, comme dans le film, « parce que ça nous arrange ». On a parlé de peines incompressibles, de changer la loi sur la libération conditionnelle… Mais qui peut dire ce qui se passe dans les arcanes du cerveau de ces gens là ? Personne. Pour moi c’est un pas pour l’humanisation, de elle, et probablement pour sa compréhension à lui. Sérieusement, je ne m’en sortirais pas, moi, en me disant que mon enfant a été tué par un monstre. Je ne crois pas aux monstres, je crois aux humains. Et à un moment donné si les monstres cessent d’être des monstres, ça pourrait m’aider. Mais tout ça leur appartient.  

L.N: Depuis 3 années académiques, on peut aussi rajouter à ton CV le titre de professeur à l’IHECS. Est-ce que ta médiatisation rend difficile ton rapport avec les élèves ?

P.R: En termes d’autorité, il n’y a pas de souci. On peut me payer des bières à 12h40, j’accepte volontiers. Mais imaginons que si tu n’es pas à mon cours et que je fais des points de présence, tu n’auras pas ton point de présence. Je ne suis pas laxiste, donc je n’ai pas de problème d’autorité. J’ai peut-être parfois un « tu » qui est dégainé un peu rapidement. Mais c’est très agréable de donner cours.

L.N: Est-ce que tu es un prof plutôt « vache » ou plutôt « cool » ?

P.R: Je suis plutôt un prof cool. Pour rater chez moi, et j’en fais rater chaque année quelques uns, il faut vraiment le mériter.

L.N: D’ailleurs, mes copines et moi, on a vu la publicité pour MacDonald, et on s’est dit que ça ferait grimper la fréquentation de certains cours, si c’était toi qui les donnais. Tu veux bien ?


P.R: En effet on m’a demandé il y a 3 ans de tourner une publicité à poil pour Mac Donald. Je me souviens parce que c’était juste avant que je ne commence à donner cours à l’IHECS. Certains parents d’élèves avaient été un peu surpris. Mais depuis je n’ai plus le même physique ! J’ai du prendre un peu de poids pour le film… Mais je veux bien venir donner cours oui !

L.N: Avant d’être professeur, tu as été étudiant à l’IAD à Louvain-la-Neuve. Plutôt guindailleur ou rat de bibliothèque ? Tu as fait ton baptême ?

P.R: Ni l’un ni l’autre ! Je n’ai pas fait mon baptême. Il faut savoir que l’IAD est dans un quartier à l’écart, je n’ai pas trop fréquenté les pennes et les vomis. A l’époque, il n’y avait pas d’animation tout le temps, et puis il fallait marcher un bon kilomètre et demi, et on était plutôt fainéant. Et moi quand l’école était terminée, j’avais la grande chance de vivre, dans un premier temps, à Wavre, donc je n’avais aucune raison de trainer là. Et quand je ne rentrais pas chez moi, j’allais chez mon meilleur ami, Olivier Leborgne qui avait une chambre à l’IAD. Ensuite j’ai rencontré une nana, qui est devenue la mère de mes enfants, qui habitait Bruxelles donc je rentrais tous les soirs à Bruxelles. J’ai rapidement été un adulte, qui me marrait, mais je n’ai jamais été guindailleur.
Pour l’anecdote, Olivier Leborgne, Benoit Descamps et moi-même, nous avions créé un petit groupuscule, qui s’appelait le « Jawox », je ne sais pas pourquoi d’ailleurs. On s’amusait à faire des trucs de potaches. Il y avait un commu de théologie, on s’amusait à venir souhaiter l’anniversaire d’un des mecs avec une femme en bikini… On faisait des blagues dans ce genre là !

L.N: Et pour revenir à ton film, pour ceux qui l’ont vu, tu as quelque chose à révéler, un secret de tournage peut-être ?

P.R: Oui, une petite anecdote légale ! Il y a un chien mort dans le film. Un chien empaillé ça  n’allait pas, un chien dressé, il ne serait pas resté « mort ». Donc nous sommes allés voir un vétérinaire, puisqu’il euthanasie des chiens régulièrement. Le problème c’est que la loi interdit de rendre la carcasse d’un chien à quelqu’un d’autre que le propriétaire. Nous avons donc du l’adopter. Mais on ne peut pas adopter un chien mort ! Donc on a du adopter le chien vivant, l’histoire de 30 secondes, le temps de signer les papiers. Voilà un bel exemple de connerie légaliste.

L.N: Ton expérience d’impro a servi pour le film ?

Patrick Ridremont, un condamné
à mort... de rire!
P.R: Ca a servi pour l’écriture. J’ai une certaine facilité à rentrer dans les personnages au moment où je les écris. Une des caractéristiques de mon film, c’est que tout le monde ne parle pas de la même manière. La jeune fille parle comme une nana de 14 ans, Raven parle avec une cruauté qui lui est propre… Mais après, pendant le tournage, on n’a pas changé une seule ligne du texte. 

L.N:Donc ce projet n’est pas neuf, tu l’as écrit à l’aube de tes 33 ans. C’était quoi ton envie à ce moment là ?

R.R: Ecrire, raconter une histoire. J’aime ça. Comme une fille tiendrait un journal intime, moi je tiens des scénettes intimes, des courts métrage intimes, des histoires.


L.N: Le fait de transformer cette histoire en long métrage, ça t’a permis de mettre 15 minutes de silence au début du film. Pourquoi ce choix du silence ?

P.R: Le film s’appelle Dead Man Talking, donc on peut se dire « ça va être un type qui n’arrête pas de causer ». C’est un joli pied de nez au départ que d’imposer 15 minutes de silence.  
Et puis grâce au silence, on en oublie le contexte de la langue, ce qui fait qu’on ne se dit pas « ils parlent français alors que c’est un film qui parle de peine de mort ».

L.N: Après un truc aussi énorme, tu vas faire quoi ?

P.R: On a des angoisses quand on est comédien, et maintenant j’en ai aussi en tant que réalisateur. Il y en a une que je n’ai plus en tant que réalisateur. Quand j’étais comédien je me disais souvent « il faut que ça se passe, j’ai 45 ans, c’est vieux ». On ne mettra pas mon poster au dessus de son lit, c’est trop tard. Par contre, 45 ans pour un réalisateur, c’est jeune, j’ai la vie devant moi pour raconter des histoires.  Je vais continuer à réaliser. Je vais rentrer à la maison après l’interview et continuer à écrire. Peut-être un film, une bd, une série de BD… J’en suis là, continuer à raconter des histoires et donner des cours à l’IHECS.

Par Virginie Angé