lundi 10 septembre 2012

Japon, le pays des bizarreries juridiques et sociologiques


Étant depuis 1 une semaine au pays du Soleil Levant, des samouraïs et -pour les filles restées au stade prepubère- de Hello Kitty, et comme j’y ai déjà vécu pendant un an, j’ai décidé durant un de mes longs périples en train de vous faire découvrir les joies d'un système juridique gangrené par la bureaucratie et les règles ineptes.

Ici, on n’a pas la CEDH pour protéger nos petits droits de l'homme et aller se plaindre de racisme à la moindre incartade d'un fonctionnaire ou d'un particulier faisant une légère discrimination. Tout d'abord, l'étranger n'ayant pas son passeport sur lui se retrouve un peu dans la situation d'un « Roms » qui demanderait à installer sa caravane à Uccle en période électorale: à la rue, sans logement parce qu'une loi oblige les hôteliers à refuser les touristes ayant oubliés leur passeport. Il y est aussi impossible d'acheter un GSM et même une fois en sa possession, il est possible qu’on se le fasse reprendre sous prétexte que l’on n’est pas japonais. Si le moindre magasin en Belgique oserait ne fut-ce que demander à voir le passeport pour traiter avec le client, le patron se retrouverait à la grande maison pour atteinte à la vie privée et discrimination. Il existe aussi des bars (que je soupçonne d'être des lupanars malgré l'interdiction de la prostitution) où il est écrit à l'entrée "interdit aux étrangers" et malheureusement ça ne choque pas grand monde là-bas.

Le gouvernement japonais ne semble pas non plus très doué en matière de droit. Pour l'instant, une affaire relative à la souveraineté du Japon sur des îles que la Chine convoite, déchaîne les passions. Pour résumer la situation, il y a quatre pauvres îlots qui n'ont jamais intéressés personne jusqu'à ce que l'on se rende compte que les sols aux alentours contiennent des hydrocarbures. Alors que personne ne contestait la notion de souveraineté (ndlr : si elle existe: voir Marc Uyttendaele), le Dragon chinois s'est réveillé et gronde maintenant contre son voisin. Depuis 2 ans les incidents diplomatiques se multiplient, entre les japonais qui titillent leur voisin et les chinois qui lancent des foules de nationalistes, nourris dès le biberon à la haine contre le Japon, détruire les ambassades japonaises sur le sol chinois. Le dernier pied de nez en date fait par les Japonais consiste à racheter ces foutus cailloux à des particuliers à qui elles semblent appartenir et opposer la vente au chinois. Sérieux amalgame entre droit privé japonais et droit international. C'est un peu comme si la Flandre rachetait des maisons à Bruxelles et puis annonçait aux francophones que dorénavant Bruxelles appartient à la Flandre.

Passons à un peu de criminologie maintenant, le Japon doit être le pays le plus sûr au monde. Vous pouvez vous balader dans n'importe quel quartier à n'importe quelle heure, il ne vous arrivera jamais rien et si vous perdez votre porte feuille ou votre appareil photo, il vous suffira d'aller au commissariat le plus proche et une bonne âme l'aura rapporté. Bizarrement le délit le plus courant est le vol de vélo. Malgré tous les efforts que je déploie, je n'arrive pas à comprendre la raison de cet engouement pour le rapt de bicyclette. En effet, ces dernières sont pour la plupart des horribles bécanes pourries avec 1 vitesse et un guidon plié valant à la revente 20 euros à tout casser, et pourtant ce fléau persiste et empire d'année en année.

Au niveau de la politique criminelle, je dois avouer avoir du mal à appréhender la répression menée par les autorités japonaise (répression est un grand mot vu le peu d'agents de police présents dans les rues). À peu près tout le monde passe quand le feu vient de passer au rouge mais je ne les ai jamais vu mettre une amende. Par contre quand un cycliste tient dans une de ses mains un parapluie pendant la mousson, il se prend une douille d’à peu près cent euros. Pourtant il semble plus nécessaire pour la sécurité publique de sanctionner un chauffard qui brûle un feu qu'un pauvre cycliste ne veut pas finir comme François Hollande lors de son élection qui s'est pris une drache digne d'un jour de mousson à Bombay et qui a finit dans tous les sens du terme comme une serpillère humide tel que l'a si bien dit un eurodéputé en parlant de Van Rompuy.

Attardons nous un peu sur les agents de la maréchaussée. Alors qu'en Belgique, ils paradent en rue avec une démarche que Clint Eastwood lui-même n'oserait pas adopter, avec gilet pare-balles et revolver ostensiblement attaché à leurs cuisses, ici ils ont un képi et… c'est à peu près tout. En un an je n’ai vu qu’une seule fois un policier avec une matraque mais il devait s'être perdu ou avoir trop regardé Starsky et Hutch. Au fond, il est plus rassurant de voir un policier marchant calmement dans les rues que d'avoir des espèces de cowboys qui patrouillent comme à Tijuana. Surtout quand on sait que le policier moyen rate une cible de 1m carré à 5 mètres de distance.

Pour terminer et être juste, je tiens à signaler que même si il est vrai que l'on ressent souvent un certain racisme et une forme de discrimination. Celle ci est aussi très souvent positive pour la personne qui tente de s'intégrer un minimum et je sais de quoi je parle.
 
Par Julien Lemaître

 


 
 

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